Tu me diras
belle inconnue
au mutisme élégant
qu’un long silence
a plissé tes lèvres
quand tu as voulu
souffler la bougie
tu me diras
de ta voix menue
qu’un regard a suffi
pour embarquer
que c’est mon tour
de ne plus rien dire
et d’aller me perdre
dans le ressac
de ton départ
mais dis-moi combien
de voiles et de mats
de quilles de travers
d’étraves luisantes
définissent l’horizon ?
mais dis-moi sais-tu
que le vin ne soûle plus
que l’ivresse infidèle
s’est dérobée
pendant que, boudeuse
tu regardais ailleurs ?
tu charmeras l’enfance
pour qu’elle te reprenne
tu referas l’automne à ta guise
comme nos étés
invincibles
en crescendo
jusqu’au printemps
puis, le cœur avide
on ira se remplir
de courants d’air
et comme toujours
et on forcera l’hiver
à virer de bord
(texte envoyé dans le cadre du projet Le Ponchon, 20 juillet 2020)
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